haine sur internet

Le problùme du financement de la haine sur internet 😡

« Nous devons ĂȘtre le changement que nous voulons voir dans le monde ». Gandhi

La haine sur internet est un fléau pour les annonceurs et leurs communicants

Je constate au quotidien comme communicant de crise que mes clients annonceurs s’inquiĂštent du fait qu’avec la publicitĂ© programmatique sur Google, Facebook (Meta) et YouTube, ils risquent de faire figurer, malgrĂ© eux, leurs publicitĂ©s sur des sites promouvant la haine, les prĂ©jugĂ©s et le harcĂšlement, et risquent ainsi de contribuer Ă  les financer.

J’ai la conviction que les rĂ©seaux publicitaires doivent prendre leurs responsabilitĂ©s quant aux sites qui bĂ©nĂ©ficient de la technologie programmatique, et trouver le moyen de bloquer les contenus haineux.

Des groupes comme Sleeping Giants France mettent au quotidien une saine pression sur les annonceurs sur ce sujet.

Le problĂšme du financement de la haine est un enjeu important pour les marques car il est potentiellement gĂ©nĂ©rateur de crises graves d’image et de rĂ©putation pour elles.

Alors que mes clients investissent des millions d’euros dans des actions durables et responsables afin de compenser l’impact carbone de leurs activitĂ©s notamment, ils ont rĂ©guliĂšrement Ă©tĂ© associĂ©s par leurs publicitĂ©s, ces derniĂšres annĂ©es, Ă  des sites internet ou Ă  des rĂ©seaux sociaux qui promouvaient l’action de certains groupes d’activistes dĂ©ployant d’énormes efforts pour nous faire croire que le changement climatique est une illusion par exemple. C’est pour eux inacceptable car c’est un risque colossal.

Le modĂšle commercial de nombreux sites internet haineux qu’ils soient nationalistes, homophobes, antisĂ©mites, … est basĂ© sur le fait que l’indignation permet de vendre. C’est ce problĂšme que la mobilisation citoyenne des Sleeping Giants s’efforce de contribuer Ă  rĂ©soudre.

Tout le monde a ses propres batailles, plus intimes ou modestes, plus pressantes. On a tendance à ne pas agir, tant qu’un problùme ne nous affecte pas directement. Le problùme de la haine sur internet nous affecte de plus en plus directement.

Les marques ne peuvent pas se contenter de faire du greenwashing, ou de faire seulement semblant de se soucier d’enjeux de sociĂ©tĂ©. Elles seraient vite stigmatisĂ©es. De nos jours, il est si facile de dĂ©couvrir si une organisation dit une chose et en fait une autre. L’important est de communiquer sur le fait que vous avez dĂ©marrĂ© une rĂ©flexion. Ne vous fixez pas comme ambition d’ĂȘtre un parangon de vertu, mais soyez clair sur vos objectifs. Soyez transparent.

Les groupes faisant pression sur les marques pour qu’elles ne fassent pas de publicitĂ© auprĂšs de journaux promouvant la haine et les clivages vont se multiplier contre au moins 5 problĂšmes sociaux majeurs : les discours haineux, les fake news, le consentement sexuel, la diversitĂ© et le bien-ĂȘtre des enfants.

Je suis favorable Ă  ces actions. Je suis convaincu qu’il faut pousser les annonceurs Ă  signer une charte de bonne conduite qui doit avoir un impact notamment sur les briefs aux agences de publicitĂ©.

La publicitĂ© est la source de financement des sites Internet. Si nous voulons rĂ©soudre les principaux problĂšmes liĂ©s Ă  Internet – les fake news, les sites haineux, etc. – nous devons nous attaquer Ă  la publicitĂ©. Et les plateformes n’accepteront de se mobiliser que si les annonceurs exercent des pressions sur ce sujet.

On me demande souvent si les annonceurs sont rĂ©ceptifs Ă  ce discours ? Je constate quotidiennement que, oui ! Quand on pose aux gens une question simple, Ă  savoir s’ils veulent que leur argent, leur budget publicitĂ©, serve Ă  financer les discours haineux, ils rĂ©pondent non, bien sĂ»r. Ce n’est pas qu’un choix Ă©thique, c’est une affaire de rĂ©putation pour les marques. Si le nom de votre marque apparait Ă  cĂŽtĂ© d’un message incitant au racisme et Ă  la violence, elle est associĂ©e Ă  ce message. Donc collectivement nous donnons aux marques un moyen de mettre la pression collectivement sur les plateformes et les titres de presse, pour qu’ils rĂ©solvent le problĂšme.

Imaginez que les annonceurs renoncent à utiliser Twitter pendant une semaine. Combien de temps pensez-vous qu’il faudrait pour formuler une solution technique ?

Les marques veulent ce que veulent leurs consommateurs. Et si les consommateurs se soucient davantage de certains sujets, le problĂšme n’est plus seulement Ă©thique pour les marques. Il est aussi financier !

Le coeur du problĂšme, c’est Ă©videmment l’économie de l’attention qui est le modĂšle Ă©conomique dominant des rĂ©seaux sociaux. Ce modĂšle accĂ©lĂšre la diffusion des contenus les plus haineux qui nous font rester le plus longtemps et interagir le plus. L‘objectif collectif devrait ĂȘtre de mettre fin au modĂšle des piĂšges Ă  clic et de l’incitation Ă  l’indignation afin de rendre Internet beaucoup moins haineux.

Florian Silnicki

 

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