Häagen-Dazs

Bis repetita

Autre épée de Damoclès après une crise apparemment résolue : la répétition du même scénario. C’est une plaie qui se rouvre. Comme lors d’une nouvelle alerte à la salmonelle dans l’usine de produits Kinder du groupe italien Ferrero en juillet 2023, un an après la contamination de 2022. Il s’agit de la même usine d’Arlon, en Belgique, contrainte de fermer à nouveau une partie de ses lignes de production. Juste au moment où les consommateurs commençaient enfin à oublier le premier rappel et la fermeture du site pendant trois mois. Qui dit répétition dit redémarrage médiatique. La presse récapitule la chronologie de la première crise et en dresse un bilan plus récent. Le total est réévalué à 367 victimes en Europe, principalement des enfants de moins de 6 ans.

Conséquence pour le groupe, les mesures de nettoyage annoncées l’été précédent apparaissent comme inefficaces. Dès lors, pourquoi le second nettoyage annoncé serait-il plus crédible ? Et pourtant, contrairement à 2022, aucun produit sortant de l’usine Kinder ne semble contaminé par la bactérie ; il s’agit uniquement d’un contrôle positif au sein de l’usine belge, détecté à temps. Nous avons donc une seconde crise qui réactive la première, quoique beaucoup moins grave. Mais les médias ressassent les noms de tous les produits retirés des rayons en 2022, même si cette fois ils ne sont pas concernés. Elle souligne aussi que malgré le rappel massif et national des confiseries du groupe, Santé publique France avait recensé 118 victimes de salmonellose, dont 22 hospitalisées. Et que la production a ensuite été mise à l’arrêt plusieurs fois pour nettoyer l’installation. Conclusion : ces efforts ont été insuffisants.

De la même façon, le groupe Häagen-Dazs décide en septembre 2022 un nouveau rappel de ses glaces, en raison de la présence d’un ingrédient potentiellement dangereux pour la santé. Deux mois plus tôt, le glacier avait déjà rappelé de nombreux produits, pour le même motif. Le capital confiance s’érode un peu plus, la marque ne dispose pas d’un crédit illimité. Ce genre de capital s’avère difficile à renouveler. Gare au « biais d’ancrage », quand la première information éclipse la suite ! 

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