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Entre terre et modernité : le politique face à la crise agricole

La France, berceau d’une agriculture réputée, est aujourd’hui le théâtre d’un mouvement de colère. Sur leurs tracteurs, les agriculteurs, ces sentinelles des campagnes, se dressent contre un horizon qui s’assombrit. Ce mouvement, loin d’être un simple reflet de détresse financière, marque le début d’une convergence cruciale entre les “anywhere” et les “somewhere” dans notre société.

L’agriculteur français, pilier traditionnel de nos régions, incarne le “somewhere”. Attaché à sa terre, à ses racines, il est le gardien d’un héritage culturel et environnemental. Mais aujourd’hui, sa voix s’élève, portée par la nécessité et l’urgence.

L’année 2023 a été marquée par une baisse de 9 % de la rémunération des agriculteurs, une rupture alarmante selon l’Insee. Cette situation est exacerbée par une inflation galopante, réduisant davantage leur pouvoir d’achat. D’autre part, la diminution du nombre d’agriculteurs, combinée à une augmentation de l’âge moyen et une charge de travail accrue, témoigne d’un secteur en pleine mutation, souvent au détriment de ceux qui le portent.

Ce qui semblait être une opposition irréconciliable entre les tenants d’une globalisation effrénée (les “anywhere”) et les défenseurs d’ancrages locaux (les “somewhere”) trouve ici un terrain d’entente inattendu. L’essor du mouvement écologiste et la prise de conscience collective quant à l’importance de la souveraineté alimentaire rapprochent ces deux mondes.

Face à cette crise, le gouvernement tente de répondre par des mesures de protection adaptées aux agriculteurs.

Nous sommes à l’aube d’une ère nouvelle, où le retour à des ancrages locaux s’impose comme une nécessité. La crise des agriculteurs, loin d’être un simple conflit sectoriel, est le miroir d’une transformation sociétale profonde sur laquelle le politique doit montrer qu’il a la capacité d’agir et d’influer.

Dans la gestion d’une telle crise, le politique a plusieurs leviers qui se distinguent par leur efficacité à apaiser les tensions et à orienter les débats vers des solutions constructives. Parmi ces leviers, la transparence, le dialogue, l’adaptabilité, et la rapidité d’action sont essentiels.

La transparence est cruciale dans toute gestion de crise politique. Elle implique une communication ouverte sur la nature de la crise, les mesures politiques prises, et les défis rencontrés.

Le dialogue avec toutes les parties prenantes, y compris les syndicats, et en particulier avec des agriculteurs directement affectés par la crise, est fondamental. L’écoute active du politique doit lui permettre de non seulement montrer qu’il comprend les préoccupations syndicales et les besoins des agriculteurs, mais aussi de montrer une volonté sincère de trouver des solutions politiques partagées.

La communication dans ces temps de crise doit être stratégique : elle doit articuler un récit social qui non seulement informe, mais qui donne aussi un sens à la crise. Cela implique de contextualiser les événements, de mettre en avant les actions entreprises par le politique et de tracer une vision sociale claire de la direction souhaitée pour l’avenir.

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